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Chaque mois, l'essentiel de l'actualité du droit et de la gestion de la création artistique
  

Petit Bréviaire de la corruption

au ministère de la culture et de la communication

et dans ses dépendances

Dernière mise à jour : 28 décembre 2003

Chaque mois, nous publions dans la revue papier quelques cas de pantouflages qui méritent d'être dénoncés comme nous semblantattentatoires à la liberté de création et à l'État de droit dans la culture, ainsi qu'à la démocratie.

Ce petit bréviaire sera complété chaque mois. Il concerne le ministère de la culture mais également les entreprises qui lui sont liées.

N'hésitez pas à nous faire part des cas de pantouflage que vous subissez, nous nous en ferons l'écho, (y compris de façon anonyme, il nous faut cependant être en mesure de vérifier toutes les informations avant publications)

Le rétablissement de l’État de droit et de la confiance envers les institutions est une des priorités du nouveau gouvernement. Afin d’y contribuer, il nous semble important d’attirer l’attention sur q
uelques cas de manquements graves aux règles de probité de la fonction publique (1).

Nous sommes pour l'instant très loin de la Tolérance Zéro. Nous vous informerons bien entendu des mesures que pourraient prendre les pouvoirs publics pour respecter cette volonté qu'il serait fortement dommageable de n'appliquer que dans les banlieues (nous les avons mentionné en rouge).

 Monsieur Alain AUCLAIRE, président de la FEMIS vient d'être nommé au comité consultatif de la diffusion cinématographique relatif aux groupements et ententes de programmations (Arrêté du 11 décembre 2002, Jo du 13 décembre 2002, p. 20615). Il est par ailleurs membre d'un centre nombre de commissions, notamment du comité d'expert relatif au soutien financier à l'exploitation cinématographique (décision du 31 mai 2002, Jo du 15 juin 2002, p. 10614). La FEMIS, Ecole National des Métiers de l'Image et du Son, est un établissement public industriel et commercial intervenant dans le secteur concurrentiel de l'enseignement et de la production audiovisuelle. Sa présence dans un certain nombre de commission à même d'influer sur des décisions permettant le financement ou le fonctionnement d'entreprises de production audiovisuelle le met en situation fort favorable pour s'adresser aux entreprises des secteurs de l'image et du son afin de leur solliciter le versement de leur taxe d'apprentissage.Monsieur Alain AUCLAIRE nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-12 du code pénal (3).

 Monsieur Dominique BAUDIS, un mois après avoir présenté à la presse le code de déontologie du Conseil supérieur de l'audiovisuelle, publie un roman intitulé "Il faut tuer Chateaubriand", publié aux éditions Grasset. Les éditions GRASSET sont une filiale du groupe LAGARDERE, premier groupe européen dans le domaine de l'audiovisuel, propriétaire de très nombreux intérêts dans de nombreuses chaînes de télévisions françaises, dans la production et la distribution audiovisuelle.

Evidemment, quand on détient un tel pouvoir dans l'audiovisuel, on imagine qu'il ne doit pas être trop difficile de négocier un contrat d'édition littéraire avec une maison d'édition du groupe LAGARDERE.

Monsieur Dominique BAUDIS, qui avait déjà conservé des intérêts dans des entreprises de production et de diffusion audiovisuel plus d'une année après avoir accepté la présidence du CSA prend à nouveau un intérêt dans une entreprise qui dépend d'un groupe qui a par ailleurs de nombreuses relations avec le CSA au titre de ses activités de production et de diffusion audiovisuelle. L'attaché de presse de la Maison GRASSET en charge de son dossier ne devrait pas avoir trop de mal à faire parler de son livre dans les émissions littéraires télévisées. Monsieur Dominique BAUDIS nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-12 du code pénal (3).

 Monsieur François BONNEMAIN, membre du CSA lorsque celui-ci a désigné Monsieur Marc TEISSIER comme PDG de France télévision, nommé pour une période de cinq années par décret du 20 janvier 1999 (Jo du 21 janvier 1999 page 1094) n’a pas attendu la fin de son mandat pour intégrer en octobre 2000 la holding de France Télévision, dirigé par Monsieur Marc TEISSIER, en qualité de directeur des ressources humaines (Le monde en date du 20 octobre 2000), poste qui lui permet d’embaucher à son tour…etc.. Monsieur François BONNEMAIN nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-13 du code pénal (4).

 Monsieur Hervé BOURGES, président du CSA jusqu’en janvier 2001 n’hésite pas annoncer publiquement en mars 2002, qu’il va collaborer à une émission retraçant son expérience algérienne (1956-1966) dont la diffusion est déjà annoncée sur France 2 et France 5 (revue Écran Total du 20 mars 2002).

le PDG de France télévision, la holding qui chapeaute France II, France 3 et France 5, est Monsieur Marc TEISSIER, nommé par décret signé de Monsieur Hervé BOURGES en date du 22 août 2000 (Jo du 23 août 2000 page 12888), et cela alors que Monsieur TEISSIER exerçait jusqu’en 1999 les fonctions de Directeur Général du Centre National de la Cinématographie, qui joue le rôle de direction de l’audiovisuel du ministère de la culture, et que dans ses fonctions précédente au CNC, il passait quasi quotidiennement des contrats avec les chaînes publiques. Monsieur Hervé POURGES, nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-13 du code pénal (4).

 Monsieur Francis BRUN-BUISSON, Conseiller Maitre à la Cour des Comptes, président depuis 2000 de la commission sur la copie privée que l'on désigne couramment sous le nom de commission Brun Buisson, vient d'être nommé au Conseil d'Administration de la Société Nationale de Programme Réseau France Outre-Mer. RFO est une société Anonyme de droit privé intervenant dans le secteur concurrentiel de la télévision (Décret du 18 décembre 2002, Jo du 21 décembre 2002, p. 21375). Il existe également des chaînes privées dans les DOM-TOM. Cette société produit des œuvres audiovisuelles et bénéficie à ce titre de la copie privée en qualité de producteur audiovisuel. Il nous semble donc qu'en acceptant cette nomination, Monsieur BRUN BUISSON encourt l'infraction de prise illégale d'intérêt de l'article 432-12 du code pénal (3).

 Madame Véronique CAYLA a participé à la désignation de Monsieur TEYSSIER comme PDG de France Télévision, nommée au CSA le 20 janvier 1999 (Jo du 21 janvier 1999 page 1094) et pour une durée de cinq années. Elle a quitté cette fonction avant l'expiration de son mandat en janvier 2001 pour occuper le poste de directrice générale du Festival de Cannes, association selon la loi de 1901, intervenant dans le secteur concurrentiel des festivals de cinéma, et qui traite avec les chaînes de TV pour sa diffusion et sa communication et qui figure dans l’organigramme du CNC.

Madame CAYLA n’a pas pour autant abandonné toute fibre de service public puisqu'elle a été nommé par l’actuel directeur général du CNC, en qualité de membre de la commission chargée d’examiner les demandes de financement des coproductions de films intervenant dans le cadre de l'accord signé entre le gouvernement français et allemand le 17 mai 2001. (cet accord a été publié par Décret le 27 février 2002 dans le Jo du 6 mars 2002 page 4230), il peut être intéressant de noter que cet accord a été signé à Cannes en mai 2001, lors du festival de Cannes… .Madame Véronique CAYLA nous semble être en infraction avec les dispositions des articles L. 432-12 et 432-13 du code pénal (3).

 Monsieur François CHESNAIS, était responsable de la division artistique de l'ADAMI. Il a été récemment nommé à la direction du Fonds pour la Création Musicale, organisme de droit privé financé largement par l’ADAMI et le ministère de la culture. Monsieur François CHESNAIS est également président du Centre Chorégraphique National du Havre, qui, ainsi que son nom ne l’indique pas est une entreprise de production de spectacles de droit privé. Cette entreprise embauche des danseurs qui sont en général membres de l’ADAMI, produit des spectacles dont certains sont subventionnés par l’ADAMI et accueille des artistes dont certains sont également subventionnés par l’ADAMI. Elle peut également produire des œuvres audiovisuelles ou utiliser des disques du commerce utilisant les prestations secondaires des artistes gérées par l’ADAMI. Monsieur François CHESNAIS exerçait la présidence de cette entreprise alors qu’il était à l’ADAMI. De plus, dans le cadre de ses fonctions actuelles au FCM, il distribue des subventions dont les fonds proviennent également des SPRD. Ce faisant Monsieur François CHESNAIS nous semble encourir les sanctions de l’article L-432-12 du code pénal (2).

 Anne CHIFFERT-LANDOWSKI, inspecteur général de l'administration des affaires culturelles a été chargée par Monsieur Jean-Jacques AILLAGON d'une mission sur l'évaluation du plan pour les arts à l'école, alors qu'elle préside le Centre National de la Danse, établissement d'enseignement artistique, intervenant dans le secteur industriel et commercial très concurrentiel de la formation professionnelle, des spectacles, et de l'enseignement artistique. Elle semble par ailleurs être également en infraction pour présider le Centre National de la Danse, qui perçoit chaque année des subventions du ministère de la culture alors qu'elle occupait jusqu'en février 1998 les fonctions de directeur de la musique et de la danse au ministère de la culture. Elle pourrait encourir des poursuites tant au titre de l'article L. 432-12 que de 432-13 du code pénal. Il ne s'agit ici que de quelques une des très nombreuses casquettes de Madame Anne CHIFFERT LANDOWSKI.

 Monsieur Daniel COLLING vient d'être nommé président du Centre National de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) (Décret du 16 septembre 2002, Jo du 17 septembre 2002, p. 16319)

À compter du 1er octobre 2002, le CNV a commencé à percevoir la taxe parafiscale sur les spectacles de variété. Le CNV hérite des missions antérieurement confiées à l'association du fonds de soutien variété et jazz, dont il était notamment le vice-président.

Ainsi que l'a précisé le nouveau ministre de la culture dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion de la mise en place officielle du CNV, les missions de service public antérieurement confiées à l'association du fonds de soutien sont réaffirmées par la création du CNV.

Le CNV remplit ses missions notamment en attribuant des subventions et aides financières, en gérant des comptes nominatifs de soutien à la production, en intervenant sous forme d'apports en productions (article 1 du décret).

Ces subventions, aides financières et mesures de soutien économique sont attribuées notamment aux entreprises de spectacles, pour la création, la production, la diffusion et la promotion de spectacles de variétés, ainsi qu'aux entreprises, organismes ou groupements poursuivant des objectifs d'intérêt général en faveur du spectacle de variétés, ou encore aux entreprises, maîtres d'ouvrage, propriétaires ou exploitants, pour l'implantation, la réhabilitation, l'aménagement et l'équipement de salles de spectacles (article 2 du décret).

C'est le conseil d'administration qui délibère sur l'octroi des subventions et des aides sus-mentionnées (article 8 7° du décret).

Les personnes qui siègent au conseil d'administration du CNV collaborent directement à la mission de service public du CNV.

Lorsque Monsieur Daniel Colling participe aux conseils d'administration du CNV en qualité de président de ce dernier, il se retrouve donc " chargé d’une mission de service public " au sens de l’article 432-12 du code pénal.

Or monsieur Daniel Colling est toujours à l'heure actuelle le directeur de la salle de spectacle "Le zénith" de Paris. Il est également directeur-fondateur du festival "Le Printemps de Bourges". Monsieur Colling, tout en étant chargé d'une mission de service public, en sa qualité de directeur du CNV, conserve donc à divers titres des intérêts au sein d'organismes privés attributaires des aides et subventions du CNV.

En effet, le fonds de soutien de la chanson, des variétés et du jazz, association loi 1901, a été remplacé par le CNV. Cette association, qui avait les mêmes attributions que le CNV, avait elle aussi une mission de service public.
Ainsi, la délibération du conseil d'administration du 13 Décembre 2001 du fonds de soutien attribuait 45 734 Euros au titre de l'avance sur recettes (réservée aux adhérents) et 228 673 Euros en garantie de crédit (fonds constitué par le Fonds de soutien auprès de l'IFCIC, alors présidé par Monsieur WALLON, récemment condamné pour prise illégale d'intérêt) à la SARL le printemps de Bourges pour l'édition 2002.

Le CNV ayant hérité de l'association, il gère donc un compte entrepreneur, au titre du paiement de la taxe parafiscale, auquel la SARL Printemps de Bourges était adhérente.

Monsieur Daniel COLLING encourt donc les sanctions de l'article 432-12 du code pénal (Cinq années d'emprisonnement). De plus, de nombreuses personnes au sein tant de l'ancienne association que du nouveau CNV étant dans la même situation, et tout cela étant formalisé par des décrets et le dépôt de statuts écrits, lesquels ont forcément été prémédités et fait l'objet d'une concertation entre tous les intervenants, le délit d'association de malfaiteurs pourrait également être constitué.

 Monsieur Olivier COURSON, Maître des Requêtes au Conseil d'État vient d'être nommé Secrétaire Général de Canal +. Il prend notamment en charge la direction juridique du groupe, ainsi que les affaires réglementaires et extérieures. Canal + qui souhaite un assouplissement de la réglementation relative à la chronologie de diffusion des films sur les divers médias et à l'interdiction de diffusion des films le samedi a engagé la bonne personne. Monsieur Olivier COURSON a été en 1999 conseiller technique au cabinet de Madame la ministère de la culture et de la communication, chargé du cinéma, il a ensuite rejoint le cabinet du premier ministre, ou il était en charge de la culture et de la communication. Monsieur Olivier COURSON a également ces dernières années exercé les fonctions de conseiller juridique auprès du Centre national de la cinématographie et auprès du Service Juridique et technique de l'information et de la Communication. Dans ses nouvelles fonctions, Monsieur COURSON aura donc un certain poids vis-à-vis de ses anciens subordonnés et il connaît particulièrement les tenants et aboutissants des dossiers dont il a désormais la charge.

Il nous semble que Monsieur Olivier COURSON, en acceptant un travail sur des dossiers pour lesquels il était intervenu, dans le cadre de ses précédentes fonctions publiques, et cela sans attendre le délai de cinq années prévu par les texte, enfreint les dispositions de l'article L 432-13 du code pénal (voir notes 2 et 4).

 Monsieur Didier DESCHAMPS (pas le footballeur, mais celui qui s'occupe de danse) a été nommé par arrêté du 11 février 2003 président du comité artistique du Centre national de la danse. Indépendamment du fait que cette personne a essentiellement pour compétence artistique le fait d'être un artiste de la gestion de réseaux.

Jusqu'en septembre 1998, Monsieur Didier DESCHAMPS exerçait les fonctions de délégué à la danse du ministère de la culture, sous la direction de Madame Anne CHIFFERT-LANDOWSKY qui a pantouflé illégalement pour prendre la présidence du Centre National de la Danse. Il a ensuite exercé les fonctions de Conseiller pour la Danse de Monsieur Dominique WALLON, qui était alors directeur de la direction du théâtre, de la musique, de la danse et des spectacles du ministère de la culture, récemment condamné pour prise illégale d'intérêt par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Le Centre national de la danse est un établissement public industriel et commercial intervenant dans le secteur très concurrentiel de la formation, de l'enseignement, de l'édition et de la production de spectacles. Il est vrai qu'après vingt années de politique d'étatisation forcenée de la danse en France, on ne pourra peut-être bientôt plus considérer ce secteur comme concurrentiel, les fonctionnaires de la danse ayant eu pour soucis permanent de rendre impossible le maintien d'entreprises et d'initiative indépendantes et de faire des artistes des assistés qui ne peuvent plus se passer de la subvention et de leur intervention. Ce faisant, Monsieur Didier DESCHAMPS semble une fois de plus encourir les sanctions de l'article L. 432-13 du Code pénal qui sanctionne la prise illégale d'intérêt (4).

 Monsieur Pierre Mathieu DUHAMEL, Directeur du budget au ministère de l'économie, des finances, et de l'industrie, a été nommé au conseil d'administration de l'Opéra de Paris par décret du 1er avril 2003 (Jo du 3 avril 2003). L'Opéra de Paris est un établissement Public Industriel et Commercial intervenant dans le secteur concurrentiel des entreprises de spectacles et d'évènementiel. Le Directeur du Budget au ministère de l'économie supervise l'ensemble de la réalisation du budget de la nation, qui comprend celui de l'Opéra de Paris, budget annexé à celui du ministère de la culture. Il a la cotutelle de l'ensemble des établissements publics à caractère national. Monsieur Pierre Mathieu DUHAMEL nous semble être en situation d'infraction au regard des dispositions de l'article 432-12 du code pénal (3).

Monsieur Pierre-Mathieu DUHAMEL est déjà mis en examen dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Il était en effet directeur des finances de la Marie de Paris en 1991.

Sa nomination comme directeur du budget du ministère des finances a par ailleurs été attaquée devant le Conseil d'État par des associations de fonctionnaires à l'initiative de monsieur Arnaud MONTEBOURG, député socialiste de Saône et Loire sur le fondement de l'article 6 de la déclaration des droits de l'homme.

 Madame FLURY-HERARD a été nommée par décret du 5 avril 2002 au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), en remplacement de Madame Janine LANGLOIs, mise en cause par la Cour des Comptes pour avoir conservé des intérêts dans une entreprise du secteur de l'audiovisuel.

Elle était directrice du cinéma du CNC jusqu' au 27 août 1998 (décision du 8 janvier 2002 paru au Jo du 25 janvier 2002 page 1708), date à laquelle elle a été remplacée par monsieur François HURARD toujours en poste. (organigramme actuel du CNC)

Le CNC est un établissement public à caractère administratif placé sous l’autorité du ministère de la culture et de la communication. Le CNC est notamment chargé de gérer le compte de soutien financier de l’…tat aux industries cinématographiques et audiovisuelles. Il est également à l’origine de la mise en œuvre de mécanismes bancaires d’aide au financement des projets audiovisuels et culturels tels que l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (L’IFCIC), société anonyme relevant de la réglementation des établissements financiers.

Madame FLURY-HERARD a pourtant quitté le CNC en 1998 pour se faire nommer en qualité de directrice de l’IFCIC (article de Écran Total n°413 du 10 avril 2002).

Dans le cadre de conventions conclues avec l’État, notamment avec le ministère de la culture et de la communication et le CNC, l’IFCIC reçoit et gère des fonds de garantie. L’IFCIC accorde des garanties aux banques qui prêtent aux PME de ce secteur. L’IFCIC intervient notamment dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, du théâtre, des arts plastiques et photographies, du multimédia… et traite quotidiennement avec le CNC.

Madame FLURY-HERARD, est également présidente depuis le 10 décembre 1998 de la société SEA (société d’Études pour l’audiovisuel). Cette société a pour objet : " la réalisation de toutes études se rapportant à l’évaluation des droits audiovisuels ". Il en résulte que la Société Anonyme SEA ne peut qu’être en contact régulier avec le CNC, organisme de financement mais aussi de régulation et de promotion du secteur du cinéma et de l’audiovisuel.

Enfin, il est à noter que la société SEA a également pour administrateur l’IFCIC représenté par Monsieur Wallon, lui aussi ancien directeur du CNC, et qui a récemment été condamné pour prise illégale d’intérêt, sur citation de la société Grace.

Il est possible de s’interroger sur le peu d’indépendance que peut avoir Madame FLURY-HERARD pour exercer ses nouvelles fonctions au CSA quand on examine son parcours professionnel récent.

 Madame Laurence FRANCESCHINI, sous directrice des entreprises publiques et des aides économiques à la direction des médias du ministère de la culture et de la communication a quant à elle été nommée membre du conseil de surveillance de Arte France (Décret du 2 octobre 2002, Jo du 12 octobre 2002, p 16943). Ses mandats d'administrateur de l'INA et de RFO viennent également d'être renouvelés (Décret du 2 octobre 2002, Jo du 3 octobre 2002, p 16367 et Décret du 11 octobre 2002, Jo du 16 octobre 2002, p 1705). Ces sociétés sont toutes des sociétés anonymes de droit privé intervenant dans le secteur concurrentiel de la radiotélévision. Madame Laurence FRANCESCHINI conservant par ailleurs ses fonctions à la direction des médias, au sein de laquelle elle est justement en charge des entreprises publique, nous semble être en situation de prise illégale au sens de l'article L. 432-12 du Code pénal.

  Monsieur Daniel GOUDINEAU a exercé les fonctions de Directeur Général adjoint du Centre National de la Cinématographie jusqu'en août 2000. Il a été nommé le 4 septembre 2000 en qualité de Directeur général délégué de la Sté Nationale de programmes la Cinquième. De façon étonnante, l'arrêté autorisant le détachement a été signé le 27 juin 2003 (Jorf du 8 juillet 2003 p. 11574). Monsieur Daniel GOUDINEAU a été également membre du conseil d’administration de l’INA jusqu'en octobre 2000. Dans le cadre de ses fonctions au CNC, Monsieur GOUDINEAU gérait notamment les dossiers de la Cinquième et de l'INA. la Cinquième et l'INA sont des sociétés de droit privé intervenant dans un secteur concurrentiel. Monsieur GOUDINEAU nous semble donc passible de poursuites pénales sur le fondement des articles L. 432-12 (3) et 432-13 (4) du code pénal.

 Madame Sylvie HUBAC, directrice de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du Ministère de la culture a été nommée membre du conseil d'administration et présidente du conseil d’administration du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz.

Quelques unes de ses innombrables fonctions illégales :

Elle est également administrateur de la Société nationale de programmes Radio France (Société anonyme de droit privé intervenant dans le secteur concurrentiel des radios) - Décret du 8 juillet 2003, Jo du 9 juillet 2003, p. 11662. Ce mandat a été renouvelé par décret du 8 juillet 2003 (Jorf du 9 juillet 2003, p. 11662)

Elle est administrateur de l'Opéra National de Paris, établissement public industriel et commercial intervenant dans le secteur concurrentiel des entreprises de spectacles. (nomination du 13 octobre 2000).

Elle est administrateur depuis le 30 avril 2002 de l'institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturels (Société Anonyme ayant le statut d'établissement financier)

Il s'agit d'entreprises dont elle sensée par ailleurs exercer la tutelle.

 Monsieur Olivier JAPIOT, occupait depuis mai 2002 les fonctions de conseiller technique auprès du ministre de la culture, en charge des questions juridiques et de la propriété littéraire et artistique. Il est dans ce cadre régulièrement intervenu auprès des sociétés de perception et de répartition des droits.

Il vient de se faire nommer directeur adjoint de l’Opéra de paris. Il s’agit d’un établissement public industriel et commercial intervenant dans le secteur concurrentiel et conformément aux règles du droit privé. L’Opéra de Paris passe en permanence des accords avec les sociétés de gestion de droits, leur reverse une part conséquente de son budget, peut solliciter des subventions de ces sociétés pour ses productions, embauche en permanence des auteurs et des artistes adhérents de ces sociétés.

Il nous semble donc que le pantouflage de Monsieur Olivier JAPIOT pose la question de son intégrité en contrevenant aux dispositions de l’article 432-13 du Code pénal (2).

 Monsieur David KESSLER, membre du Conseil d’État Directeur Général du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de 1996 à 1997, Conseiller pour la culture de Lionel JOSPIN (Premier ministre de 1997 à 2001, il est nommé Directeur Général du Centre National de la Cinématographie en mars 2001. Parallèlement à ce très beau parcours public, Monsieur David KESSLER a été nommé à deux reprises au conseil d’administration de l’Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles. D’abord par un arrêté du 27 juin 2001 (a), puis par arrêté identique du 30 avril 2002, (b) L’IFCIC est une société anonyme qui relève de la réglementation des établissements financiers et bancaires.

Il nous semble que Monsieur KESSLER est en pantouflage illégal à la fois au regard de ses anciennes fonctions au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, qu’il n’avait pas quitté depuis plus de cinq ans quand il a été nommé à l’IFCIC en juin 2001, mais également, au regard de ses fonctions de conseiller pour la culture du Premier ministre.

Enfin Monsieur KESSLER est actuellement directeur général du CNC et nous semble également en infraction pénale au regard de cette dernière fonction.

Monsieur David KESSLER est encore membre du conseil d’administration de la Cinémathèque qui est une entreprise de droit privée. Il est également administrateur de la Société France télévision. Il est vrai qu’à France Télévision, Monsieur KESSLER est en bonne compagnie, puisque le président de France Télévision, Monsieur Marc TESSIER nous semble être lui aussi en situation de pantouflage illégal.

(a) Jo du 6 juillet 2001, p. 10798.
(b) Jo du 4 mai 2002, p. 8551. Les deux arrêtés mentionnent tous deux la signature des mêmes ministres.

 Monsieur André LARQUIE a occupé les fonctions de chef de service à l'administration centrale du ministère de la culture et de la communication de 1999 à 2001.

Il a été nommé inspecteur général de l'administration des affaires culturelles par décret en date du 4 mai 2001 (Jo du 6 mai 2001, p. 7205), puis chef du service de l'inspection générale de l'administration des affaires culturelles. C'est lui qui a en principe pour mission de contrôler le fonctionnement de l'administration du ministère...

D'ailleurs par arrêté du 15 juin 2001 (Jo du 28 juin 2001 page 10255) une délégation permanente de signature lui a été donnée en tant que chef de service de l'inspection générale des affaires culturelles.

Officiellement, et de façon étonnante, il est placé en position de service détaché par arrêté de la ministre de culture et de la communication en date du 25 juillet 2001 (Jo du 10 Août 2001 page 12999).

Mais, une recherche Internet sur la composition actuelle de l’inspection générale des affaires culturelles effectuée le 06 mars 2002 sur le site officiel “www ;service-public. fr ”, nous indique que Monsieur André LARQUIE est toujours chef de service de l’inspection générale de l’administration du ministère de la culture . Un appel téléphonique au secrétariat de l'inspection générale confirmera également que Monsieur LARQUIE est toujours à la tête de ce service.

Or, Monsieur André LARQUIE a conservé les fonctions de président du conseil d'administration du Centre Chorégraphique National Ballet de Lorraine qu’il occupe depuis 1998 (article du Figaro en date du 2/3 juin 2001). Il s’agit d'une entreprise privée majoritairement subventionnée et placée sous tutelle de la DMDTS. C'est plus précisément une entreprise de spectacles publics, exerçant une activité par nature commerciale de par l'article 110-1 du code de commerce dans un secteur concurrentiel Cette entreprise organise des spectacles tout au long de l'année et intervient également dans le cadre de tournées. Il s'agit donc bien d'une entreprise commerciale intervenant dans le secteur concurrentiel.

De mai 2001 à juillet 2001 en tant qu'inspecteur général de l'administration des affaires culturelles puis chef de service de l'inspection général de l'administration des affaires culturelles, monsieur LARQUIÉ s'est trouvé à assurer directement ou indirectement la tutelle du Centre chorégraphique national ballet de lorraine ; un organisme privé dont il est par ailleurs le chef d’entreprise. Il a nommé à la direction artistique de cette entreprise privée en mars 2000 Monsieur Didier DESCHAMPS, qui était également délégué à la danse du ministère de la culture jusqu’en juillet 2000.

Cette entreprise de spectacle accueille dans le cadre de sa programmation de nombreuses compagnies de danse également subventionnées et sous tutelle du ministère de la culture

Cette entreprise de spectacle n’est pas la seule que dirige monsieur LARQUIÉ.

En effet, depuis décembre 2001, Monsieur LARQUIÉ est également président du Théâtre du Châtelet à Paris (Figaro en date du 13 décembre 2001). Il s’agit là encore d’une entreprise de spectacles publics ayant la forme d’une association selon la loi 1901. Il organise des spectacles d'opéras, de ballets alternant avec de nombreux cycles de concerts toute l'année (voir son site Internet http://www.châtelet-théâtre.com). Il s'agit donc bien d'une entreprise commerciale intervenant dans le secteur concurrentiel. Son site Internet est d'ailleurs : http ://www. châtelet-théâtre.com.
Cette entreprise accueille également dans le cadre de sa programmation de nombreuses entreprises de spectacles également subventionnées par le ministère de la culture et sous sa tutelle.

Il convient de noter que de façon étonnante, l’exercice de la profession d’entrepreneur de spectacle n’est pas libre en France. La France est en effet le seul pays du monde libre pour lequel l’exercice de cette activité est soumis à approbation des services du ministère de la culture qui délivre une licence d’entrepreneur de spectacle, qu’il faut régulièrement renouveler.

Monsieur LARQUIE est encore administrateur depuis le 11/12/1998 du Centre National de Danse (voir Infogreffe délivrance de la liste des mandats qu’occupe Monsieur André LARQUIÉ).

Le Centre National de Danse est un EPIC placé sous tutelle du ministère de la culture (voir le Décret n° 98-11 du 5 janvier 1998 portant création de l'établissement du Centre national de la danse).

Il a pour mission notamment la formation de danseurs professionnels, la création et la diffusion d'œuvres chorégraphiques, la recherche dans le domaine de la danse, la conservation des collections publiques. Il s'agit donc bien d'une entreprise commerciale intervenant dans le secteur concurrentiel.
Il peut être intéressant de noter que cette entreprise privée (le CND) est présidée par Madame Anne Chiffert LANDOWSKI, déléguée à la danse du ministère de la culture et de la communication jusqu’en décembre 1998, date de création du CND dont elle s’est nommée présidente. Madame Anne LANDOWSKY est également inspectrice général de l’administration des affaires culturelles.

On peut encore constater que Monsieur LARQUIÉ est administrateur de la Société du Grand Théâtre des Champs Elysées.

Il s’agit d’une entreprise de spectacles publics ayant la forme de société anonyme (voir son extrait de K-BIS en date du 25/02/2002)( doc 11). Cette société organise des spectacles toute l'année (voir son site Internet http ://www.theatrechampselysees.fr). Il s'agit donc là encore d'une entreprise commerciale intervenant dans le secteur concurrentiel.
Cette entreprise doit être titulaire d’une licence d’entreprise de spectacles et relève bien évidemment de la tutelle du ministère de la culture.

L’extrait d’Infogreffe en date du 22/02/2002 montre que Monsieur André LARQUIÉ est également président du Conseil d'Administration de la Cité de la Musique depuis le 03/06/1999 (voir Infogreffe délivrance de la liste des mandats qu’exerce Monsieur André LARQUIE).

La Cité de la Musique est un EPIC placé sous tutelle du ministère de la culture (voir Décret n° 95-1300 portant création de l'Établissement public de la Cité de la musique).

La Cité de la musique comprend un musée de la musique qui présente des expositions permanentes et temporaires. Elle organise également des concerts et des manifestations culturelles (voir Décret n° 95-1300 portant création de l'Établissement public de la Cité de la musique). Il s'agit donc bien d'une entreprise commerciale intervenant dans le secteur concurrentiel.

Monsieur LARQUIÉ est encore président depuis 1998 de la commission pour la spoliation des biens juifs. Dans le cadre de cette fonction, il a établi un rapport chargé d’innocenter la SACEM (Société des Auteurs et éditeurs de musiques) alors que dans le cadre de ses différentes fonctions d’entrepreneur de spectacles privés, il est en relation contractuelle régulière avec cette société, la Sdrm (filiale de la SACEM) est d’ailleurs hébergée dans les même bâtiments que la Cité de la Musique à la Villette.

Il est à noter que Monsieur André LARQUIE n'est plus président du conseil d'administration de la Cité de la musique (Décret du 24 août 2001 figurant au Jo du 25 août 2001 page 13684), pourtant il est toujours mentionné sur le K-BIS d’Infogreffe comme occupant cette fonction et est donc toujours vis-à-vis des tiers seuls responsable juridique de cette entreprise.

Cet organisme perçoit donc des subventions fort conséquentes de l’État sans même que sa situation juridique ne soit soumise à un quelconque examen de conformité.

Nous ne vous présentons ici que quelques-unes des “ casquettes ” de Monsieur LARQUIER.

novembre 2002
Selon des sources sûres datant du début du mois de novembre 2002, Il semble que le nouveau ministre de la culture entende se débarrasser de Monsieur LARQUIER et "s'occupe de son cas". Il vient d'ailleurs en octobre 2002 de "démissionner" du Conseil d'Administration du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (une des très nombreuses fonctions que nous n'avions pas relevé dans cet article). Il est vrai que la personne qui nous a tenu ces propos au cabi net du ministre, a elle même depuis lors effectué un pantouflage à L'Opéra de Paris, entreprise jadis présidée par ce même André LARQUIE

Octobre 2003
Sans tambour ni trompette, Monsieur André LARQUIE a quitté ses fonctions de chef de service de l'inspection générale. Son départ à la retraite a même nécessité la nomination cet été 2003 d'un chef de service intérimaire, Monsieur Jean-René MARCHAND, remplacé en octobre 2003 par Monsieur Jacques CHAPILLON .

 Madame Catherine LEGAVE vient d'être nommée déléguée générale de la Société des réalisateurs de films. (SRF). Elle exerçait précédemment les fonctions de Secrétaire de la Commission d'aide au développement de projets, et était responsable du service des aides sélectives à la production et à la distribution au Centre National de la Cinématographie (CNC). Le CNC étant un établissement public administratif, cette nomination nous semble constituer une infraction aux dispositions de l'article 432-13 du code pénal (4). En effet, le Secrétaire de la commission d'aide au développement de projets a pour fonction de préparer les dossiers et la présentation qui en est faite devant la commission est essentielle quant à la décision d'octroi ou non d'une aide, laquelle dépend étroitement du choix du réalisateur pressenti ou déjà choisi pour développer le sujet.

 Monsieur Bernard MILLET - Président du directoire de la SACEM s'est vu confier par Monsieur Jean-jacques AILLAGON, une mission sur la directive Télévision sans frontière par lettre de mission en date du 2 mai 2003.

Dans le cadre de cette mission, Monsieur Bernard MILLET doit prendre contact avec l'ensemble des partenaires européens de la France et les milieux professionnels. Monsieur Bernard MILLET peut dans le cadre de cette mission s'appuyer sur les ressources des services du ministère de la culture, de la Direction du développement des médias que dirige Monsieur SEBAN, (déjà dans notre petit bréviaire de la corruption).

Or, la directive télévision sans frontière contient notamment des dispositions sur les quotas de diffusion d'œuvres européenne, elle a pour but de créer un marché commun de la radiodiffusion télévisuelle et d'encourager le développement de l'industrie de programme dans les Etats membres.

Les radios et télévisions sont les plus gros clients de la SACEM. Ce sont elles qui lui versent les sommes les plus importantes au titres de la représentation des œuvres. Monsieur Bernard MILLET va donc être position d'intervenir sur la préparation des dispositions qui intéressent au premier chef des entreprises avec qui il contracte quotidiennement dans le cade de ses fonctions à la SACEM.

Monsieur Bernard MILLET n'a pourtant pas démissionné de la présidence du directoire de la SACEM, ni indiqué son intention de la faire dans un proche avenir. Il se voit donc confier une mission de service public tout en conservant un intérêt dans une des plus importantes entreprises du secteur, directement intéressée, ainsi que ses clients, par le résultat de cette mission. Il nous semble donc être en infraction avec les dispositions de l'article 432-12 du code pénal (3).

 Monsieur Michel ORIER, ex-président du SYNDEAC (Syndicat des entreprises de spectacles privées para publiques, conseiller pour le spectacle vivant auprès de Catherine TASCA, après être intervenu pour faire place nette à la tête de la Maison de la Culture de Grenoble, en a pris la direction à compter du 1er juin 2002. La Maison de la Culture de Grenoble est une entreprise de spectacles privée sous statut d'association Loi 1901. Il n'y a en effet jamais la moindre loi organisant les Maisons de la Culture. La "grande œuvre" de Malraux repose sur des sables on ne peut plus mouvants qui sont à l'origine du réseau de corruption actuel. Monsieur Michel ORIER nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-13 du code pénal (4).

 Monsieur Jean-Claude RAMSEYER, inspecteur de la création et des enseignements artistiques à la DRAC d'Ile de France, n'hésite pas à enseigner dans des stages organisés par écoles de danse dont il assure par ailleurs la tutelle, notamment le Centre de Dans de Paris GOUBE. Les éléments constitutifs de la prise illégale d'intérêt telle que définie à l'article L. 432-12 du Code pénal semblent constitués. Les écoles de danse qui l'accueillent encourent également des poursuites au titre de la complicité. Monsieur Jean-Claude RAMSEYER vient d'être admis à faire valoir ses droits à la retraite, il doit en principe attendre un délai de cinq années avant de travailler à nouveau dans les écoles de danse et les institutions dont il avait charge de contrôle. Monsieur Michel ORIER nous semble être en infraction avec les dispositions de l'article L. 432-12 et 13 du code pénal (3).

 Monsieur Marc SADAOUI, ex-chef de cabinet de Catherine TRAUTMAN au ministère de la culture a accepté une mission de redressement du Ballet National de Marseille de Marie Claude PIETRAGALLA, mission diligentée à la suite d’une inspection générale du ministère de la culture... À l'issue de cette mission de six mois, Monsieur SADAOUI a annoncé en novembre 2002 qu'il était nommé administrateur du ballet. Le Ballet National de Marseille est en réalité une entreprise de spectacles sous statut privé d'association selon la loi de 1901. Monsieur SADAOUI nous semble en conséquence encourir les sanctions de l'article L. 432-13 du Code pénal. Le Ballet National de Marseille est un Centre Chorégraphique National, ce label délivré par le Ministère de la Culture n'a aucune base légale.

 Monsieur Alain SEBAN directeur du développement des médias (direction rattachée à la fois au Premier ministre et au ministère de la culture et de la communication) a été nommé par plusieurs décrets du 24 septembre 2002 (Jo du 26 septembre 2002, p 15895) au conseil d'administration des sociétés France Télévision, France 2, France 3, La Cinquième et Radio France. Ces sociétés sont toutes des sociétés anonymes de droit privé intervenant dans le secteur concurrentiel de la radiotélévision. Monsieur Alain SEBAN conservant par ailleurs ses fonctions à la direction des médias, nous semble être en situation de prise illégale d'intérêt au sens de l'article L. 432-12 du Code pénal.

Nous avons reçu de Monsieur Alain SEBAN une lettre qui n'avait pas la forme d'un droit de réponse, mais que nous nous permettons de publier. En effet, ils nous écrit sur en-tête officiel en sa qualité de directeur du développement et des médias. Nous nous permettons donc de publier intégralement sa correspondance.

Nous avons reçu une nouvelle lettre de Monsieur SEBAN nous menaçant de nous attaquez si nous ne supprimions pas immédiatement les fichiers le concernant. Nous n'y avons bien entendu donné aucune suite et Monsieur Alain SEBAN s'est bien gardé de saisir les tribunaux.

Le Maître des Requêtes au Conseil d'État, Directeur du Développement et des médias et membre du conseil d'administration de nombreuses sociétés qui recourent massivement à l'embauche de faux intermittents (ce qui s'analyse en du travail dissimulé) ne semble pas d'avantage maitriser le droit de la presse que celui de la fonction publique.

L'un des premiers avatars de la corruption, c'est que les titulaires de fonctions publiques ne sont pas toujours choisis en fonction de leurs compétences.

 Monsieur Alain SURRANS a été nommé directeur artistique des éditions Salabert, éditions spécialisées dans le domaine musical, dont les responsables exercent un certain nombre de responsabilité, tant au sein des sociétés civiles de perception et de répartition des droits, que des organisation professionnelles.

Monsieur Alain SURRANS exerçait jusqu'en avril 2000 les fonctions de conseiller pour la musique auprès du Directeur de la Musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du ministère de la culture, Dominique WALLON, puis Sylvie HUBAC, eux-mêmes en situation de prise illégale d'intérêt multiple.

Dans un grand article récemment publié par notre confère "La Lettre du Musicien", Monsieur SURRANS fait très largement état de ses anciennes fonctions et n''hésite pas à dire qu'il travaille aujourd'hui dans ses fonctions privées avec des personnes dont il était le supérieur hiérarchique, notamment avec ses anciens collèges des DRAC. Les éléments constitutifs du délit de prise illégale d'intérêt semblent constitués. Monsieur SURRANS encourt les peines de l'article L. 432-13 du code pénal (4). Ses employeurs actuels qui ont certainement entendu profiter de la relation privilégiée qu'entretient Monsieur SURRANS avec le ministère de la culture pourraient eux aussi encourir des poursuites en qualité de complice.

 Monsieur Bruno SUZZARELLI, directeur de la direction de l’administration générale du Ministère de la culture vient d’être nommé membre du conseil d’administration du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz. Il s'agit d'un Etablissement public à caractère industriel et commercial intervenant notamment dans les secteurs concurrentiel du conseil aux entreprises et de la formation. Il est également membre du conseil d'administration de l'Opéra National de Paris, autre établissement public industriel et commercial intervenant dans le secteur concurrentiel des organisateurs de spectacles.

le PDG de France télévision, la holding qui chapeauter France II, France 3 et France 5, est Monsieur Marc TEISSIER, nommé par décret signé de Monsieur Hervé BOURGES en date du 22 août 2000 (Jo du 23 août 2000 page 12888), et cela alors que Monsieur TEISSIER exerçait jusqu’en 1999 les fonctions de Directeur Général du Centre National de la Cinématographie, qui joue le rôle de direction de l’audiovisuel du ministère de la culture, et que dans ses fonctions précédente au CNC, il passait quasi quotidiennement des contrats avec les chaînes publiques.

 Monsieur Jean-Noël TRONC, l'ancien conseiller de Lionel JOSPIN pour les nouvelles technologies a été nommé en septembre 2002 directeur de la stratégie de la marque Orange. Durant cinq années, il a insufflé la politique du gouvernement en matière de réseaux, de nouvelles technologies et de société de l'information. Chez Orange, son nouvel employeur, il sera en charge des questions de marketing stratégique, des lancements de nouveaux produits, des questions de régulation avec l'Autorité des télécommunications. Il nous semble que ces nouvelles fonctions vont l'amener à se servir de tout le travail et du relationnel qu'il a pu construire dans ses fonctions officielles et qu'il est possible de s'interroger sérieusement sur la compatibilité des nouvelles fonctions de Monsieur TRONC au regard des dispositions de l'article L.432-13 du code pénal sur la prise illégale d'intérêt. En effet, comment ne pas imaginer qu'il ait pu, dans le cadre de ses anciennes fonctions, se préparer sa pantoufle et privilégier Orange par rapport aux autres groupes de télécommunication.

 Monsieur Alain Van Der Malière, exerçait jusqu'en mai 2002 les fonctions de directeur de cabinet adjoint de Madame Catherine TASCA, ministre de la culture et de la communication, ainsi que celles de Directeur de Cabinet du secrétaire d'Etat auprès de la ministre pour le patrimoine et la décentralisation culturelle. Il vient de se faire nommer chargé de mission au Festival d'Avignon, qui est une entreprise privée de production de spectacles. Monsieur Alain VAN DER MALIERE s'est également vu confier par Monsieur Jacques AILLAGON une mission de réflexion sur l'application de la loi sur l'archéologie préventive.

 Monsieur Guy VAREILHES exerce les fonctions d’inspecteur de la création et des enseignements artistiques à la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du ministère de la culture. Il a été promu inspecteur de 1ère classe de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle au titre de l’année 2003 (Arrêté du 13 juin 2003 portant inscription à des tableaux d’avancement, JO du 4 juillet 2003, p. 11351). Le service de l’inspection et de l’évaluation de la DMDTS a en charge l’appréciation artistique, le contrôle scientifique et technique, l’appréciation du fonctionnement général des organismes de création, de recherche, de production, de diffusion, de mise en valeur du patrimoine soutenu par l’État.

Il assure également le suivi et l’évaluation des programmes et des actions contractualisés et le contrôle pédagogique des établissements d’enseignement et de formation. L'inspection assure une fonction d'expertise permanente des enseignements et de la vie artistique pour l'ensemble du champ du spectacle vivant et sur tout le territoire. Pourtant Monsieur Guy VAREILHES n'hésite pas à prendre des intérêts dans les entreprises sur lesquelles il a charge de surveillance. Il donne ainsi des cours de danse classique lors d’un stage organisé par l'Académie de Danse de Corte, dans le cadre du festival Ballu in Corti qui s'est tenu du 17 au 23 août 2003. Ce festival est organisé par une association, l’Académie de Danse de Corte (Corse).

Ce faisant, Monsieur Guy VAREILHES nous semble se rendre passible du délit prévu et réprimé par l'article L. 432-12 du code pénal (3). L'association qui l'accueille encourt également des poursuites en qualité de complice de faits de corruption. D'autant qu'elle assure la promotion du stage en présentant Monsieur VAREILHES comme "Inspecteur National de la Danse agréé par le ministère de la culture", titre tout autant inventé qu'il n'est agréé.

 Monsieur Dominique WALLON, ancien directeur général du Centre National de la Cinématographie, ancien directeur de la musique, de la danse, du théâtre et du spectacle du ministère de la culture, président de l'Institut pour le financement du cinéma et de l'audiovisuel jusqu'en juin 2002 (démission qui fait sans doute suite à sa condamnation en date du 24 mai 2002), membre de la commission permanente de contrôle des sociétés d'auteur, administrateur, président ou vice président d'environ 250 entreprises souvent privées, commerciales et intervenant dans le secteur concurrentiel, a été condamné par le tribunal de grande instance de Paris pour prise illégale d'intérêt (Article L. 432-12 du Code pénal) pour avoir conservé ses fonctions de président de l'IFCIC tout en étant membre de la commission permanente de contrôle des SPRD et alors que l'IFCIC recevait des fonds de certaines sociétés de droit d'auteur et de droits voisins que Monsieur WALLON avait la charge de contrôler dans le cadre de ses fonctions à la Commission Permanente de Contrôle des Sociétés de Perception et de Répartition des droits d'auteur. Monsieur WALLON et le parquet ont fait appel.

D'après le Monde du 1er novembre 2002 qui consacre un panégyrique à son grand ami Monsieur Dominique WALLON, (le monde ne pourrait vivre sans les subventions d
u ministère de la culture...). Monsieur WALLON aurait pris sa retraite, ce qui laisse sous entendre qu'il aurait démissionné de toutes ses fonctions..., il a effectivement été remplacé à la Commission Permanente de Contrôle des Sociétés de Perception et de Répartition des Droits en ce début d'année 2003.

La Cour d'Appel de Paris, par jugement en date du 24 mai 2003 à infirmé la condamnation prononcée par le TGI de Paris, et a même condamné la Société Grace pour abus d'action en justice. La Cour d'Appel avait perdu le dossier de la Société Grace et "l'instruction" en cours d'audience ne s'est faite que sur la base des pièces de Monsieur WALLON, c'est la société Grace qui a fait en permanence figure d'accusée. La Société Grace s'est pourvu en cassation.(à suivre...).

 Monsieur Jean-Claude WALTER est directeur Général Gérant de l'ADAMI depuis 1999. À ce titre, il participe directement à la mission de service public de l’ADAMI. Il est également membre du Conseil Supérieur de la propriété littéraire et artistique. Or, il est également trésorier de l’association artistique de l’ADAMI, entreprise de droit privée organisatrice de spectacle et financée intégralement par l’ADAMI qui l’héberge. Il est également président du Théâtre Molière Maison de la Poésie, entreprise de droit privée qui gère la Maison de la Poésie, qui accueille des artistes adhérents de l’ADAMI, dont certains peuvent être subventionnés par l’ADAMI. Ce faisant Monsieur Jean-Claude WALTER nous semble encourir les sanctions de l’article L. 432-12 du Code pénal (2). Monsieur Jean-Claude WALTER a également été président du festival OFF d’Avignon, président du Centre National des Arts du Cirque, Directeur général du Parc et de la Grande Halle de la Villette.

Monsieur Jean-Claude WALTER, gérant de l’ADAMI que nous avons mis en cause dans notre numéro d'octobre 2003 a annoncé qu’il quitterait ses fonctions de gérant de l’ADAMI début décembre 2003.

Il nous semble que toutes ces personnes pourraient encourir les sanctions de l’article 432-12 du Code pénal (3
) ou de l'article L. 432-13 du code pénal (2).

On le voit, si l’objectif tolérance zéro a un sens et ne se limite pas à un slogan de campagne électorale, le nouveau ministre de la culture a du travail.

(1) Nous tenons à préciser que ces quelques exemples ne sont absolument pas exhaustifs.
(2) Soit deux ans d’emprisonnement et 30 000 Euros d’amende.
(3) L'article L.432-12 du Code pénal énonce :
"Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, de recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 Euros d'amende"

(4)L'article L. 432- 13 du Code pénal énonce :

L'article L. 432-13 du Code Pénal énonce :
est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 Euros d'amende le fait, par une personne ayant été chargée, en tant que fonctionnaire public ou agent ou préposé d'une administration publique, à raison même de sa fonction, soit d'assurer la surveillance ou le contrôle d'une entreprise privée, soit de conclure des contrats de toute nature avec une entreprise privée, soit d'exprimer son avis sur les opérations effectuées par une entreprise privée, de prendre ou de recevoir une participation par travail, conseil ou capitaux dans l'une de ces entreprises avant l'expiration d'un délai de cinq ans suivant la cessation de cette fonction.

Les alinéa 3 et 4 et 5 de cet article précisent :
Au sens du présent article, est assimilée à une entreprise privée toute entreprise publique exerçant son activité dans un secteur concurrentiel et conformément aux règles du droit privé.
Ces dispositions sont applicables aux agents des établissements publics, des entreprises nationalisées, des sociétés d’économie mixte dans lesquelles l’Etat ou les collectivités publiques détiennent directement ou indirectement plus de 50 pour cent du capital et des exploitants publics prévus par la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 relative à l’organisation du service public de la poste et des télécommunications.
L’infraction n’est pas constituée en cas de participation au capital de sociétés cotées en bourse ou lorsque les capitaux sont reçus par dévolution successorale
. ”

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